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connaissances précises datent de ce célèbre praticien, qui a consigné le résultat de son expérience dans ses œuvres, du moins celles qui nous sont parvenues sous son nom. Les chapitres relatifs aux dents, à leurs maladies, à leur traitement, comptent parmi les plus importants.

Hippocrate recommandait d’enlever les dents branlantes avec une pince de plomb, dont on a retrouvé un modèle dans le temple de Delphes. Si la dent douloureuse ne remuait pas, on se contentait de la brûler avec des ingrédients appropriés.

Le texte hippocratique vaut d’être rappelé ; le voici dans son intégralité :


Si la dent est cariée et branlante et cause de la douleur, il faut l’ôter ; si, sans être cariée ni branlante, il existe cependant de la douleur, il faut la dessécher en la brûlant ; les masticatoires servent aussi.


Hippocrate connaissait les désordres causés par la dent de sagesse, les abcès alvéolaires et la nécrose des maxillaires, dont il cite des cas ; mais les moyens thérapeutiques qu’il prescrivait étaient des plus anodins : il conseillait, contre l’odontalgie et les fluxions, des gargarismes de castoréum et de poivre ; et contre les abcès de la bouche, une bouillie de lentilles[1]. Par contre, il donne de bonnes descriptions

  1. L. Lemerle, Notice sur l’Histoire de l’art dentaire. Paris, MCM.