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les canines (dents de chien). Après cette opération, que rien ne justifie, on administre aux pauvres victimes un drastique violent, qui achève de les incommoder. On est persuadé que, par cette pratique absurde, on augmente, pour le patient, les chances de bonheur en cette vie !

On croit aussi qu’un ver se loge dans la canine et cause des inflammations maxillaires et sinusiennes. Pour arrêter l’hémorragie de l’extraction, on donne à avaler du miel et on frictionne la gencive avec divers sucs de plantes.

Contre la « rage de dents », les indigènes mâchent les feuilles et les tiges d’un arbuste dit tefia (Tephear æqui petala, Apocynées), qui trompe la douleur s’il n’est pas un curatif absolu. Ou bien encore, on mâchonne les sommités fleuries d’un genre de camomille, dit tchigagot.

À propos de dents, nous devons mentionner, comme très enracinée dans le peuple abyssin, l’idée de l’origine dentaire de beaucoup de maux des enfants qui n’ont pas leurs vingt dents.

Quant aux traitements, en voici un qu’un de nos confrères a vu appliquer, par un Ouollo-Galla, à un enfant de quatorze mois : on réduit en poudre,