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l’on savait, sinon plomber les dents, — tant que les métaux n’ont pas été découverts, il ne saurait être question de plombage — mais que les êtres qui vivaient au temps de l’Homo sapiens, ou de l’Homo primigenius, ont vraisemblablement songé à combler les dents creuses avec des morceaux de silex, qui seraient ainsi les ancêtres de nos blocs de porcelaine. On peut encore supposer, l’hypothèse est de M. J.-L. André Bonnet[1], qu’« ils purent obturer les dents avec des morceaux de racines, d’écorces d’arbres, ou une espèce de macération de feuilles réduites en mastic, qui auraient eu la propriété d’obturer et de calmer la douleur ». Pure supposition, sans doute, mais qui est soutenable.

On s’accorde à reconnaître que le plus ancien document connu qui se rapporte à l’art médical, a trait à la médecine des Égyptiens : c’est le fameux Papyrus d’Ebers, que conserve la Bibliothèque de l’Université de Leipzig et qui a donné matière à tant de gloses. Ce papyrus est considéré comme le plus vieux document sur l’histoire de notre art ; il fut publié en 1890, dans une superbe édition de luxe, en allemand. De l’avis de nombreux égyptologues, et non des moins autorisés, ce document serait, plutôt qu’un ouvrage original,

  1. Histoire générale de la chirurgie dentaire. Paris, 1910.