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Au XIIIe siècle, les Scandinaves limaient encore leurs dents ; de même en Nubie, sur les bords du fleuve des Gazelles.

L’archipel malais (Java, Sumatra, Bornéo, les Célèbes, les Moluques) semble être la région où le limage dentaire est le plus répandu. On le signale encore au Congo, et dans certaines tribus de l’intérieur de l’Afrique.

Ces mutilations sont si répandues en Malaisie, que tout centre un peu important de population possède un artiste qui a pour métier spécial de limer les dents[1].

Le limage des dents est un acte religieux qui s’accomplit avec solennité à l’époque de la puberté. L’opération se pratique soit au moyen de limes, soit d’instruments en pierre. La forme de la mutilation varie avec la tribu et la contrée. À Java, le limage qui porte sur les incisives et les canines est transversal et a pour effet d’amincir leur bord tranchant.

On connaît une autre mutilation dentaire, c’est celle qui consiste à incruster dans les incisives et les canines des pierres précieuses. Le Dr M. Baudouin a publié un cas de cette espèce, provenant de l’Amérique centrale, et qui est des plus démonstratifs[2].

  1. Mém. de la Société d’Anthropologie de Vienne (III, 217, 1878).
  2. L’ornementation des dents chez les Néolithiques de l’Amérique centrale. (Presse dentaire, 1920, XXII, mars, n° 3, pp. 103-105.)