Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/111

Cette page n’a pas encore été corrigée

Est-ce par superstition, ou pour tout autre motif qui nous échappe ? Les D’zems jettent dans la brousse leurs dents avulsées.

Les mutilations par limage comptent parmi les plus anciennement pratiquées. Sur un crâne fossilisé, découvert à Oldoway, dans le nord-est de l’Afrique orientale, et décrit en 1914, on a constaté les traces d’un limage des plus nets[1].

D’après Marcel Baudouin[2], le limage des dents incisives, opération limitée aux dents qui sont visibles, les lèvres entr’ouvertes, ce limage était destiné à faire ressembler les êtres humains à des têtes de bovidés, lesquels n’ont pas d’incisives, à la mâchoire supérieure tout au moins, ou à des têtes d’oiseaux.

On a trouvé des incisives, tronquées et usées à plat jusqu’à la couronne, sur des momies d’Égypte. Cette même habitude a été constatée chez les Esquimaux de la Mer Glaciale dans les îles Aléoutiennes, où l’on utilise, pour cette opération, « une languette de grès arrondi ». Mêmes pratiques en Californie australe, chez les Malais d’Asie, en Colombie.

  1. H. Reek. Silzungsber dei Gesel, Nalurfor, Freunde, Zusterlin, 1914.
  2. Cf. La Semaine dentaire, 24 août 1924.