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plateaux de bois léger, des entailles sur les joues et le front, n’ont pas seulement pour but de satisfaire l’instinct du beau, chez les peuplades où elles sont en honneur ; elles ont, aussi, un caractère d’utilité plus pratique : « Le sauvage, comme le civilisé, emploie l’ornementation pour impressionner l’esprit des autres hommes. L’homme cherche à rendre plus effrayante sa physionomie, pour mieux intimider ses adversaires ; le nègre, par ses balafres et ses cicatrices, essaie de donner à son visage une expression de férocité. »

Les mutilations dentaires ont-elles la même signification ? Nous laissons à d’autres le soin de le rechercher, nous bornant au côté ethnographique, le seul qui nous retiendra dans cette étude.

Le célèbre Magitot, dans une communication qu’il fit au Congrès de Genève, en 1890, distinguait six variétés de mutilations dentaires ; nous les énumérons d’après lui : 1° les mutilations par fracture ; 2° les mutilations par arrachement ; 3° les mutilations par limage ; 4° les mutilations par incrustation ; 5° les mutilations par abrasion ; 6° les mutilations par prognathisme artificiel.

Les mutilations par fracture ont été signalées par un explorateur chez les tribus du Gabon. « L’opérateur, armé d’un ciseau ou d’un marteau, casse les angles des incisives, ou la couronne en totalité. »