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Guy de Chauliac, au XIVe siècle, s’est inspiré des livres arabes :


Si les médicaments ne servent de rien, que les dents soient liez d’une chaînette d’or avec les saines, comme dit Abulcasis. Et s’ils tombent, qu’on y mette des dents d’un autre, ou qu’on en forge d’os de vache et soient liez finement et on s’en sert longtemps.


Ambroise Paré invoquera, deux siècles plus tard, l’autorité d’Hippocrate :


Quelquefois, par un coup orbe, ou autrement, les dents de devant sont rompues, ce qui fait que, puis après, le patient demeure édenté et défiguré avec dépravation de sa parolle. Par quoy, après la cure faiste et que les gencives seront endurcies, luy en faut adapter d’autres d’os ou yvoire faites par artifice, lesquelles seront liées aux autres dents proches, avec fil commun d’or ou d’argent, comme nous apprend Hippocrate…


Soit qu’on ait perdu le secret de la prothèse, soit qu’on trouvât plus pénible de porter un râtelier que de subir les inconvénients multiples dus à l’absence de dents, on constate, au XVIIe siècle, que les personnages les plus qualifiés n’ont pas eu recours à des dents artificielles ; trente ans avant sa mort, Louis XIV n’avait presque plus de dents à la mâchoire supérieure, et celles d’en bas étaient toutes cariées. Madame de Maintenon se plaignait à une