soir, et que maintenant il semblait y avoir malentendu avec les autorités militaires et que si les militaires ne descendaient pas à St.-Roch ce soir là, qu’il croyait que tout se passerait dans le calme et qu’il n’y aurait rien du tout, qu’il n’y aurait aucun trouble. Il m’a demandé de voir le général Lessard. J’ai téléphoné au général Lessard et le Général Lessard m’a dit de le rencontrer entre trois heures et trois heures et demi, et qu’il serait là. Je suis allé voir le général Lessard et le Général Lessard a dit que les ordres étaient bien précis ; il ne connaissait pas les engagements ou les pourparlers que M. Lavergne avait pu avoir avec le Colonel Machin et que le Colonel Machin n’était pas autorisé de traiter avec personne, et que les troupes descendraient et se placeraient sur le marché Jacques Cartier et qu’il y aurait mille hommes là et que si c’était nécessaire les troupes avaient instructions de tirer et faire ce qu’ils croyaient xxxxxx qu’il fallait faire pour faire cesser l’émeute.
Q. Avez-vous essayé de lui représenter qu’il serait important de tâcher d’en venir à une entente à propos du renvoi des troupes ou de les retirer, si vous croyiez qu’il était mieux de les retirer, et de ne pas les laisser sortir ce soir là ?
R. J’ai discuté assez longuement avec le Général Lessard. Je lui ai dit d’abord ce que M. Lavergne m’avait dit et je lui ai dit que j’avais reçu des messages par téléphone et même que des citoyens
étaient venus me trouver et plusieurs m’avaient
dit que si des troupes descendaient sur le marché
Jacques Cartier, que la chose pourrait être considérée
par les manifestants comme une provocation,
et que si d’un autre côté les troupes ne descendaient
pas, qu’on me garantissait qu’il n’y aurait
rien du tout ce soir là, que Lavergne n’irait pas.
M. Lavergne m’a dit qu’il n’irait pas et que tout
se passerait tranquillement. J’ai dit au Général
Lessard : Tenez donc vos troupes prêts, ayez des piquets
militaires si vous voulez à différents endroits
et du moment qu’on constatera qu’il y aura un commencement
de rassemblement il sera toujours temps
d’envoyer les troupes. Le Général Lessard m’a dit :
Non Monsieur nous n’avons pas d’ordres à recevoir
de personne, et je prends des moyens — vous n’avez
pas pu contrôler la situation par votre police municipale,
maintenant j’ai la nôtre en mains et je
prends les moyens nécessaires de réprimer la chose
le plutôt possible. Sur ça il m’a dit : Nous allons
tirer et nous allons faire des prisonniers.
Q. De sorte que lundi soir vous n’avez eu rien à faire
comme Maire, soit pour lire l’Acte d’Émeute ou
autrement ?
R. Non absolument rien. J’ai demandé au Général Lessard
si c’était nécessaire, s’il avait besoin de moi
pour lire l’Acte d’Émeute au cas où la chose serait
nécessaire. Il m’a dit que non que la chose
ne serait pas nécessaire, qu’il avait tous les pouvoirs
nécessaires d’Ottawa.
Q. Avez-vous d’autres remarques à ajouter M. le Maire ?
R. Je ne vois pas d’autre chose.