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R. Ils pouvaient être trois à quatre cents personnes.

Q. Composé de…

R. De jeunes gens et d’hommes.

Q. Il y avait des hommes âgés ?

R. Oui.

Q. Qu’est-ce que faisait la foule ?

R. Le temps que je suis arrivé les soldats n’étaient pas encore arrivés.

Q. Qu’est-ce que faisait la foule ?

R. Ils s’amusaient à ramasser des morceaux de glace pour tirer sur les soldats je suppose. Il y en a un qui a ramassé une poignée de boue dans la rue sur la glace et il me l’a tirée. J’ai dit : Toi tu fais mieux de t’en aller chez-vous te coucher. Si je mets la main sur toi je vas te mettre à la bonne place. Il est rentré au Club National. Là j’ai vu les soldats apparaître au Boulevard. J’ai dit : Reculez pour l’amour du bon Dieu, les soldats s’en viennent vous allez voir ce qui va vous arriver. Ils ont dit : C’est pas des balles qui piquent c’est des cartouches blances ça ne nous attrapera pas. Si on est tué, c’est bon. Ils continuèrent toujours à reculer sur la rue St.-Valier.

Q. Combien étiez-vous d’hommes dans ce temps là ?

R. On était six hommes. On les a reculés comme ça jusqu’à chez M. Gagnon à peu près le pharmacien, et là on n’étaient plus capables de les reculer,