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— 5 — Hon. P. A. Choquette.

Sept à huit cents personnes au moins. Enfin toutes les rues étaient pleines, et il en venait encore par en arrière, qui entouraient les soldats. Pas un homme n’a dit un mot, personne n’a rien lancé excepté dans la rue St. Amable — un jeune homme s’est baissé pour ramasser un morceau de glace pour envoyer à leur Cavalerie qui passait. Je lui ai dit : Ne faites pas ça et il ne l’a pas envoyé. De sorte que il n’y a pas eu une vitre de brisée même.

INTERROGÉ par le Major Barclay.


Q. Après les évènements de jeudi et de vendredi M. le Sénateur pourquoi avez-vous pensé que cette foule était bien paisible le samedi soir ?


R. Paisible…… bien je veux dire qu’ils sont arrivés un peu en criant.


Q. Auriez-vous jamais cru que les gens de Québec auraient saccagé deux bureaux de Journaux et l’Auditorium


R. J’ai été bien surpris et bien peiné de la chose.


Q. Auriez-vous jamais cru qu’ils auraient attaqué le Poste No 3 pour malmener des agents de police fédéraux ?


R. Non pas du tout. J’ai vu ça dans les journaux le lendemain matin mais ça s’explique facilement, ces petites exaltations là, de la manière dont les choses étaient faites.


Q. Samedi, on aurait pu s’attendre à n’importe quoi de cette foule là ?


R. Ça c’est différent. Je rapporte ce qui c’est passé. — je n’ai eu connaissance de rien.


Q. D’après les évènements des deux jours précédents, c’était tout à fait naturel de croire n’est-ce-pas