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ont passé par le rue St. Amable, dans la foule, où nous étions après parler aux gens. Quelqu’un a crié : « Venez- vous-en donc, vous allez vous faire faire mal. » « J’ai dit : « Nous allons réussir, ne crains pas. » Alors nous avons parlementé pendant vingt cinq minutes ou une demi heure. Je passais parmi les gens et je leur disais : Allez-vous en donc. J’ai rencontré même un employé public, un anglais — ce n’est pas nécessaire de le nommer ici — avec sa femme. Je lui ai dit : Mon ami donnez donc l’exemple, allez-vous en donc chez vous. Au bout d’un quart d’heure ou vingt minutes tout le monde était dispersé et la troupe de cavalerie a cessé de passer. Les soldats sont partis et ils sont descendus du côté du Parlement.


Q. Ils n’ont pas tiré ?


R. Non. Je dois dire à la louange des soldats que pas un n’a dit un mot à part l’expression que j’ai rapportée qui m’a légèrement blessé et que j’ai trouvé déplacée. — À part çà les soldats n’ont pas dit un mot. Lee officiers étaient très gentils. Ils ont été avec moi et ils ont fait le plus possible, mais les troupes nous suivaient l’épée dans les reins. Au bout d’une demi heure, la rue Conroy, la rue St. Amable, la rue St. Augustin, tout était absolument paisible.


Q. Combien pouvait-il y avoir de personnes dans la foule au meilleur de votre connaissance à peu près ?


R. Dans tout et partout il devait y avoir pas loin de