Page:C31 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage de L’Honorable Philippe-Auguste Choquette, membre du Sénat du Canada BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/2

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femmes et des enfants,… je n’ai connu personne dans la foule très-tumultueuse. Ils montaient et ils criaient excités et je n’ai aucune personne armée. J’ai suivi la foule pour voir ce qui en était. Et, en arrivant, j’ai un Officier que je n’ai pas connu,… on m’a dit que c’était le Colonel Girouard,… à la tête d’un peloton d’une quarantaine de soldats, il dit : « Je vais lire le Riot Act. » En effet, il a lu le Riot Act, en français, et de suite après, avec ses soldats, il a été de l’autre côté de la rue Conroy quand il est arrivé une quarantaine d’autres soldats commandés encore par un Officier. La foule débordait de tous côtés, dans la rue d’Artigny, Conroy, ces rues-là, enfin, St. Augustin,… alors, cet officier-là, que je connais pas non plus, a commandé à ses soldats : « Fix Bayonets ». — En effet, ils ont fait le mouvement, et d’autres commandements qu’ils ont exécutés, cela m’a surpris un peu, et là, il a adressé à ses troupes ou au public, un langage absolûment inconvenant, disant à ses hommes ou aux gens qu’il y avait à l’entour : « Now, you God dam sons of bitches, you are going to do your duty.  » Immédiatement, quelqu’un qui était contre moi, un homme assez âgé, lui a crié en anglais : « Why do you insult the public or the soldiers like that ? » Je lui ai mis la main sur l’épaule et je lui ai dit : « Ne dites rien, je vais aller voir. » J’étais convaincu qu’il était pour tirer dans la foule. J’ai été à lui, et je l’ai pris par le bras et j’ai dit : « Now, my friend, you are not going to do that. I am a Police Magistrate, come with me and we will talk to the crowd. » Il a été très-gentil, il dit : « I will go with you.…  »