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vant des faits qui se sont passés après l’échauffourée du poste No 3 jeudi, le 28 mars dernier, et au sujet de laquelle je vous ai déjà fait rapport.


Dans la matinée de vendredi, je vis le Capitaine Desrochers à mon bureau. Il portait des blessures à la figure. Nous avons causé des évènements de la veille. Je lui ai dit que c’était Bélanger que la foule disait vouloir « lyncher », et qu’elle voulait faire un mauvais parti aux autres officiers fédéraux et que c’était ce dont je me préoccupais pendant que nous étions tous les deux au téléphone, cherchant en vain à obtenir l’aide d’un piquet militaire. J’ai ajouté : « Il va falloir avoir une organisation pour obtenir un piquet militaire sur demande ; on ne peut savoir d’avance ce qui va se passer et de quel côté vont se diriger les manifestants ». Là-dessus le Capitaine Desrochers m’a dit : que la rumeur voulait qu’une démonstration ait lieu à l’Auditorium. Je lui fit savoir de mon côté, qu’on m’avait mentionné plusieurs autres endroits qu’il me fallait faire surveiller à la fois, mais je ne croyais pas qu’après l’échauffourée de la veille, ils recommenceraient, qu’en tous cas c’était aux officiers fédéraux qu’ils en voulaient. Je dis au Capitaine Desrochers : « Comment se fait-il que les autorités militaires ne font pas garder leurs bureaux ? : régistraire ammunition et autres ? » —