Page:C27 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage d’Émile Trudel, chef de la Police municipale BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/35

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d’un peu partout ?


R. Oui, Monsieur.


Interrogé par le Coroner :


Q. Vous avez mentionné que vous aviez eu plusieurs demandes de protection ? Vous rappelez-vous quelques uns de ceux qui vous ont fait ces demandes ? … Vous rappelez-vous si une demande avait été faite d’envoyer la police chez un nommé Lecours, qui tient un petit magasin dans l’escalier de la Côte de la Couronne, et dont le magasin a été saccagé par la foule, lundi soir ?


R. Ça se peut, j’ai eu tant de téléphones et tant de demandes, — alors, je répondais qu’il y avait un service aussi complet que je pouvais en fournir par ma Police, et qu’il y avait la Garde Militaire et qu’il n’y avait pas de danger. Des demandes comme ça, j’en ai eu mille, — vous pouvez mettre deux mille aussi, — des demandes par téléphone, — on me téléphonait toutes les trois minutes, — jusqu’à trois heures du matin, il m’en est venu de tous les citoyens, — au travers, il y avait des demandes absolument ordinaires.


INTERROGÉ par le Major Barclay :


Q. Ils avaient peur de cette démonstration hostile ?


R. Hostile ou pas hostile, le peuple n’est pas habitué à se faire tirer dans les rues.


Q. On n’a pas tiré dans ce moment là ?


R. Non, mais enfin, le peuple n’était pas habitué à cela, et c’était naturel d’être alarmé.


Interrogé par MTRE. F. O. DROUIN :


Q. De combien de constables se compose la Police Municipale actuellement ?


R. À peu près quatre-vingt-dix. (90).