Page:C27 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage d’Émile Trudel, chef de la Police municipale BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/3

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J’ai alors dit au sergent Léterte qui avait charge du Poste No 3 d’aller dire au Capitaine Desrochers que nous pouvions former une escouade pour les aider à sortir du poste sans courir de danger. Le sergent me fit rapport que le capitaine avait répondu qu’il était bien là et qu’il y restait. Peu après la foule se chiffrait à quatre ou cinq mille personnes qui remplissaient la Place Jacques Cartier. Je suis entré dans la station où le Capitaine Desrochers était à téléphoner au Général Landry qui me répondit qu’il fallait pour cela un écrit du Maire. Je lui répondis que nous ne pouvions pas laisser le poste pour remplir cette formalité et que l’hostilité de la foule était telle que les débris nous tombaient sur les épaules. J’avais aperçu dans la station des officiers de la Police Fédérale que je connais bien personnellement, comme le Major Éventurel, Plamondon et quelques autres. Je n’ai pas vu d’abord Bélanger qui se trouvait en arrière.


J’ai alors appelé le chef de la brigade du feu pour faire sonner une alarme croyant que les pompiers pourraient nous aider à nous tirer d’affaires.


Dans l’excitation causée par l’arrivée des pompiers, j’ai dit aux gens qui étaient dans la station que c’était le temps de chercher à sortir, mais ils ne voulurent pas. Comme ce moyen n’avait pas réussi, j’en ai cherché un autre. Je sortis