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commencé à tirer dans la direction de la rue Bagot, en allant vers la maison privée de M. Vézina.


Q. Vous aviez changé de position lorsque vous avez xxxxxx vu tirer dans cette direction ?


R. Oui j’étais droit en face des soldats, ça se trouvait vis-à-vis le kiosque des charretiers lorsqu’ils ont tiré. Ça m’a paru entre deux à trois minutes sans arrêter. Ils étaient tous en groupes et ils tiraient. Même j’ai eu le temps de répondre au téléphone — il y avait un jeune homme qui était entre les deux portes et il avait assez peur… il a sonné la cloche et je suis descendu et lorsque je suis remonté en haut ça finissait de tirer. Je calcule que cela a pris entre deux ou trois minutes. Ensuite de ça j’ai entendu plusieurs coups de feu.


Q. Savez-vous si c’était des soldats ou des civils ?


R. Ça paraissait des soldats, j’en a vu qui tiraient d’un bord et de l’autre. Il y en avait un qui était caché à plein ventre dans la rue et il tirait. Il avait l’air à viser dans la direction de la rue St. Joseph vers le magasin Drolet. J’ai resté dans le châssis dans le temps et je les regardais faire. Et après que le bruit a été fini, que la fusillade était finie, il y a un jeune homme qui est venu pour passer et il lui ont crié : Hands up, — et ils ont tassé les jeunes gens, ils en ont ramassé neuf ou dix — ils étaient tassés tous dans la rue près du magasin Julien — les soldats il y en avait assez qu’on ne voyait pas toute la longueur du magasin. Ils étaient