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R. Des conversations très-sales, que je ne me permettrai pas de répéter ici.


Q. À l’adresse de qui ?


R. À l’adresse des Canadiens-Français.


Q. Répétez-les ?


Le Major Barclay : — Je ne sais pas si c’est nécessaire de dire toutes ces saletés qui ont été dites dans la rue ce soir-là. Je pourrais dire tout ce qu’on a dit contre les soldats.


Le Coroner : — Vous pourrez le faire, si vous en avez ?


R. Après le deuxième coup tiré, dans la direction de la Rue Bagot, il a été dit, non pas par la masse des soldats, mais il y en a quelques uns qui l’ont dit, des soldats : « Come on, you French sons of bitches, we’ll trim you. »


Q. Dans ce temps là, il n’y en avait pas beaucoup ?


R. Non, ils étaient pas mal dispersés. Ils disaient : Go back, you French cock-suckers, and go back you French cunt-lickers.


Le Major Barclay. — Si cela continue, au nom du Gouvernement Fédéral, je vas me retirer d’ici.


Le Coroner. — Comme vous voudrez, Major Barclay.


Le Major Barclay. — Voulez vous m’expliquer, M. le Coroner comment toutes ces saletés qui ont été dites par des individus sur la rue concernent la cause des quatre morts ? Je ne sais pas si c’est pour faire monter les gens ?


Le Coroner. — On rapporte quelques unes des injures lancées à l’adresse de la population pour démontrer quels étaient les sentiments de ces gens là.


Le Major Barclay. — C’est vous qui êtes en charge de cette enquête. Vous en avez la responsabilité — et ce sera dans mon rapport aussi.