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monde qui était là, … un coup d’audace, fait peut-être par un écervelé, devant tout le monde, … il prend un glaçon et il casse la vitre de la porte du milieu. Ils n’ont pas cherché à rentrer, rien du tout. Le garçon avait l’air en boisson, soutenu par deux, … un jeune homme assez court, portant une calotte, et il avait une cravate rouge que je pouvais distinguer. Ils sont partis vers la rue St Joseph, tous ensemble. Il n’y a pas eu plus de train que ça. Vers dix heures et quart, j’étais dans mon châssis, voyant monter la foule pas mal pressée, ça courait, beaucoup de monde, ça revenait de St. Roch, venant vers la rue St. Valier et la rue Bagot, en tournant par le Boulevard, de la rue St. Valier. Je me dis en moi-même : « Ça m’a l’air que les soldats sont après vider les rues. » Comme de fait, il était à peu près dix heures et quart dans le temps, … vers dix heures et vingt, les troupes étaient rendues au coin de la rue St Valier. De dix heures et vingt à aller à peu près à onze heures moins vingt, la foule s’est dispersée. On entendait des cris seulement, et puis de temps en temps, des glaçons qui arrivaient. Il y avait peu de police. Il y avait deux hommes de Police dont l’un, j’ai remarqué, dans la personne d’Isidore Caouette, qui ont cherché à disperser la foule, et puis, le travail des policemen se faisait naturellement, par là, comme du monde, ça se faisait admirablement bien, mais les soldats n’avaient pas l’air à être…… ça n’allait pas pour eux autres, ça n’allait pas assez vite. Ça fait que, la lumière électrique de la rue Bagot était allumée dans le temps. Elle s’est éteinte ; donc, la foule s’est trouvée à la noirceur et les soldats