Interrogé par Mtre. Lavergne :-
Q. À quelle heure étiez vous à votre fenêtre ?
R. À dix heures.
Q. Vous avez vû arriver la foule ?
R. Oui.
Q. Et ensuite, les troupes ?
R. Oui.
Q. La foule s’est dispersée ?
R. Oui.
Q. Et les troupes sont restées au coin de chez vous ?
R. Oui.
Q. Un peloton, de combien d’hommes ?
R. Ils étaient soixante-quinze ou quatre-vingts, environ.
Q. Combien d’Officiers ?
R. Quatre.
Q. Maintenant, à quelle heure ont-ils tiré ?
R. La fusillade a commencé vers onze heures et vingt, à peu près.
Q. Jurez-vous, M. Dion, — et c’est très important, vous comprenez, … que l’Acte d’Émeute n’a pas été lu ?
R. Je le jure.
Q. Au coin de chez vous ?
R. Je jure qu’il n’a pas été lu, à ma connaissance.
Q. Vous êtes resté à votre fenêtre tout le temps ?
R. Oui.
Q. Vous n’avez pas entendu un Officier parler de le lire ?
R. Non.
Q. Jurez vous que personne n’a récité l’Acte d’Émeute, sans le lire ?
R. Les soldats ne disaient pas un seul mot au commencement, lorsqu’ils sont arrivés au coin.