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qu’il attende que ses papiers viennent.


M. Picher. — Est-il nourri en attendant ? (Hilarité) Est-ce qu’on prend soin de lui ? quand ça prend quarante huit heures ?


Q. Il ne m’est jamais arrivé d’avoir un prisonnier qui est mort de faim entre mes mains.


M. Picher. — Alors vous en prenez soin ?


R. Certainement. Votre question est ridicule.


Q. Quels moyens laissez-vous à la disposition du conscrit arrêté pour qu’il puisse se procurer ses papiers, est-ce que vous le laisser libre de sortir, d’aller les chercher ou avez-vous un messager ?


R. Je me suis toujours donné beaucoup de trouble lorsqu’on venait amener un homme à mon bureau. J’ai même dépensé de l’argent pour téléphoner à des endroits désignés, j’ai télégraphié, et j’ai fait tout ce qu’il y avait à faire pour établir si oui ou non l’homme était un defaulter — si c’était un homme en défaut.


Q. Vous vous en occupez ?


R. À quoi m’aurait servi de faire prisonnier un homme qui était parfaitement exempté ? Si ça prenait rien que vingt quatre ou quarante huit heures pour établir son état, ça n’avancerait absolument à rien. Ça me donnait du trouble pour rien. Du moment qu’un homme me déclarait : Je suis exempté mais j’ai oublié mes papiers — où sont-ils — ils sont chez nous — Alors je prenais les moyens nécessaires pour faire venir les papiers. Dans la plupart des cas je n’avais pas