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passer seul et vous passerez ensuite. C’était bien sur l’affiche que nous avions vu dans les rues que ce n’était pas un groupe que d’être deux. Les soldats lui disaient : Go back. mais déjà il était face aux soldats. Comme il était en face d’eux, et qu’il passait sans s’arrêter, à son passage les soldats ont continué à crier : Retournez. Il n’a pas arrêté, et j’ai pu passer. J’ai dit : Tâchez donc de leur faire comprendre que je suis prêtre, qu’on voudrait passer, qu’on m’appelle et que je veux aller aux malades. On parlait tous ensemble j’ai cru devoir crier pour leur dire que je voulais passer — et comme ils ne comprenaient pas le français et que j’avais un mot d’ordre pour me faire comprendre en anglais, je suis passé quand même, ne sachant pas ce qu’ils feraient. Ils ne m’ont pas insulté, seulement lorsque je passai ils m’ont dit : Go back go back. Je me suis rendu chez le malade ; chez M. Dupéré, je l’ai administré enfin, et pendant que j’étais là la fusillade s’est fait entendre de nouveau, plusieurs coups répétés. Je demandai à un des hommes d’aller voir si étant donné que c’était sur l’endroit — d’aller téléphoner au presbytère pour savoir s’il n’y avait pas d’autres besoin de prêtres dans les environs. Il est allé téléphoner et il m’a dit que non. Vers minuit moins vingt, ayant rempli mon devoir, je retournai chez moi.


Q. Par quelle direction ?


R. Par la même rue, la rue Sauvageau. Au sortir de la maison deux soldats viennent à moi. Ils s’étaient avancés de la rue Bagot à la rue Sauvageau. Deux soldats vinrent à moi et me demandèrent : Where are