Page:C17 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage d’Antoine Gobeil, avocat et ex-registraire sous la loi du Service Militaire BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/5

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Néanmoins je restai à mon bureau jusqu’à six heures et demi avec mon secrétaire et lorsque je suis sorti pour m’en retourner chez moi il n’y avait ni attroupements ni foule plus qu’à l’ordinaire. Il n’y avait absolument rien qui pût indiquer qu’il y aurait une attaque sur ma propriété. D’ailleurs je comptais que les précautions que j’avais prises en avertissant M. le Maire et les autorités militaires et que si c’était nécessaire toute la protection requise serait donnée. Je me rendis chez moi et la première nouvelle que j’eus fut l’attaque sur le bureau qui me fut communiquée vers neuf heures moins dix, trop tard pour que je puisse m’y rendre, et dans tous les cas, même si ç’avait été assez tôt il aurait été assez futile pour un homme de mon âge d’essayer de me donner de la protection, que j’avais essayé d’avoir et que j’avais su avoir jusqu’à ce moment là. Le lendemain matin pour m’assurer par moi-même si les précautions avaient bien été prises comme j’en avais l’intention, je me rendis moi-même chez le Général Landry et je lui demandai si mon message avait bien rempli sa mission. Il me répondit que oui et il ajouta qu’il avait lui-même après le départ de mon messager communiqué avec le Maire et qu’il lui avait suggéré les mesures qu’il pouvait avoir à prendre, et c’est tout. Voilà à quoi s’est borné dans la journée du vendredi le 29, la participation que j’ai eue aux mesures de protection qui devaient être prises pour assurer la protection de notre propriété.