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Q. Après les évènements de jeudi et de vendredi soir vous attendiez-vous que le Général Lessard au lieu d’envoyer des troupes dans la rue allait croire à vos sentiments que tout était fini ?


R. Oui, et je vas vous dire pourquoi : quand après une émeute de quatre jours sur de simples bonnes paroles autorisées une foule s’est dispersée et s’est rendue paisiblement chez-elle, que les troupes ont été retirées, et que maintenant tout est paisible, je crois que si cette manière a bien réussi une première fois, c’est une excellente raison pour l’employer une seconde, et d’ailleurs j’aurais trouvé que le Général Lessard aurait été — excusez le mot — un imbécile de renvoyer ses troupes de Québec, mais je crois qu’il aurait pu les tenir sous sa main, mais ne pas les montrer dans les rues. D’ailleurs il y avait un marché de fait et je crois qu’on aurait pu tenter de l’observer.


Q. Vous nous avez dit que vous n’aviez pas reçu de promesses formelles ?


R. Pas à ce point là, non, mais comme le marché avait réussi jusque là on aurait pu tenter de l’observer.


Q. Vous n’avez pas eu la même expérience que M. le Maire qui a dit que dans chaque foule qu’il avait vu il y avait beaucoup d’étrangers ?


R. J’ai eu la même expérience que M. le Maire