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glace et autre chose ?


R. Oui.


Q. Vous avez vu la cavalerie riposter avec des manches de hache ?


R. Je ne sais pas, lorsque je l’ai vue elle était plutôt en déroute, la Cavalerie.


Q. Elle n’a pas attaqué la foule — vous avez dit qu’elle s’en retournait paisiblement ?


R. Voici. Lorsque le Lieutenant Monserrat a donné l’ordre : « prepare to mount » je me suis dirigé immédiatement vers le haut de la rue St. Jean pour voir où allait la cavalerie, pour voir ce qui se passait. C’était curieux. Ça m’intéressait. J’ai reçu assez de pierres dans ma vie que ça m’intéressait comment les autres les recevaient. Évidemment la cavalerie m’a dépassé. Elle allait à une allure plus vive que le canter. La foule s’est retirée dans les rues de côté et elle leur jetait de la glace et d’autre projectiles, que les chevaux recevaient, et les hommes aussi. Les hommes avaient la tête courbée comme ceci et galopaient.


Q. À cause de la glace je suppose ?


R. Évidemment. Ensuite je les ai vus revenir tranquillement.


Q. Pas au trot ?


R. Non, lorsque je les ai vus la première fois ils étaient plutôt en déroute. Ils ne chargeaient pas la foule mais ils étaient chargés par elle.


Q. Maintenant vous savez M. Lavergne qu’il n’y avait