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que vous n’aviez pas reçu de promesses formelles à cet effet du Colonel Machin ?


R. Oui Monsieur parce que j’étais là pour faire disperser la foule, pour empêcher l’effusion de sang, pour empêcher les troupes de tirer sur la foule comme j’en étais informé, et j’ai pris sur moi de le dire pour empêcher qu’on tue des innocents ce soir là.


Q. Alors sans avoir eu une promesse que les troupes seraient retirées, vous avez fait la remarque à la foule : Vous serez écrasés par les troupes, elles vont tirer sur vous ?


R. Oui.


Q. Vous avez dit : Il y aura beaucoup de sang versé — vous n’avez pas d’armes ? Ils ont répondu : On va en chercher ?


R. Oui, ça c’est au xxxx Palais.


Q. Ce n’était pas très calculé à mettre l’amitié entre les soldats et la population de Québec ?


R. Je n’allais pas là pour faire l’amitié entre les soldats et la population de Québec. Il y a des choses qui sont au dessus de mes forces, M. Barclay. J’y allais pour faire disperser la foule et empêcher qu’on tire sur elle ce soir là. Je vous avoue que mes sympathies étaient plutôt sur les innocents qu’on allait tuer, qui n’étaient pas armés, qu’en faveur de ceux qui étaient armés et qui tiraient avec des mitrailleuses.


Q. Admettons qu’il y a des choses qui sont au-dessus de vos forces, pensez-vous que de faire la paix