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convaincu qu’il va continuer à réussir. Mais s’il emploie la force, Dieu sait où nous allons. Il y aura probablement des gens de tués. Le Premier Ministre a dit : Certainement, lorsque le Général Lessard viendra me voir je lui ferai part de vos rapports. Je suis parti et je suis allé dans l’autre bureau où il y avait des personnes que je connaissais, entre autre l’Honorable Turgeon et quelques autres et je leur ai raconté ce qui s’était passé. J’ai vu arriver le Général Lessard. Le soir, vers six heures, ou sept heures j’ai été informé que la troupe était rendu. Je savais que je ne passerais pas, et qu’en y allant probablement on se servirait — vu la façon dont le journal m’avait traité le matin, et même le soir, on se servirait de mon nom comme d’une provocation pour employer des mesures de violence. Je n’ai pas été à St. Roch. Si j’avais su que des malheureux seraient venus m’entendre et qu’ils l’auraient payé de leur vie j’y serais allé où j’aurais été arrêté. Le soir je suis allé au Club de Réforme. Le Général m’avait demandé le matin si ce n’était pas là, au club de Réforme qu’étaient les quartiers généraux de l’émeute. Le Club est sur les remparts, No 14. J’ai dit : Général, si vous partez sur des données comme ça, évidemment il n’y a pas de discussions possibles. Le soir je suis resté au Club de Réforme jusqu’à une heure et demi. J’ai eu plusieurs téléphones dans la soirée, entre autres deux