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le général Lessard m’a dit : Colonel Lavergne, il n’y aura pas d’assemblée ce soir à St. Roch. J’ai dit : Je n’en vois pas du tout la nécessité — c’est fini. S’il n’y a pas de troupes en évidence dans les rues, il n’y aura rien, j’en ai la conviction morale certaine, et je ne vois pas la nécessité d’avoir une assemblée. Le Général m’a dit : Il n’y aura pas d’assemblée. J’ai dit : Général je n’en vois pas la nécessité. Je dis : Tout est fini. Il dit : Non, il est trop tard, j’ai la force et je m’en sers et je vas disperser tout rassemblement. J’ai dit : Tout va recommencer. Mes gens ⁁se sont dispersés paisiblement hier au soir de dix heures à minuit il n’y a pas eu un bris de la paix — vos troupes ont été retirées hier au soir — encore en revenant du Club de Réforme à minuit et demi ou une heure, peut-être plus tard, je n’ai pas vu de troupes dans les rues, excepté au Palais et j’avais été informé dans la soirée qu’il y avait eu un ordre d’un officier que je ne nommerai pas sans l’autorité de mes supérieurs, que les troupes devaient se retirer et rentrer aux casernes à minuit. J’ai passé pour retourner chez-moi ce soir là par la rue St. Jean et il y avait des troupes qu’au Palais et elles paraissaient en formation pour retourner. Il n’y en avait pas à la Côte d’Abraham. J’ai dit : Général vous allez tout recommencer et il y aura du sang versé certainement. La xxxx population va croire que c’est une provocation. Depuis hier au soir, vous n’avez pas eu un bris. Les troupes ont été retirées, je vous en prie ne les sortez pas. Je ne vous demande pas de renvoyer vos troupes de la