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Réforme et je suis allé me coucher vers une heure et demi je crois, une heure ou une heure et demi. Quand j’ai laissé le Club nous avons vu à la porte un individu qui paraissait ivre — ou c’est peut-être le lendemain — il paraissait ivre dans tous les cas, habillé avec un mackinaw carreauté gris, gris et noir. Il est parti en me voyant sortir et il a été se mettre un peu plus loin et il a fait semblant de rendre ce qu’il avait pris de trop, en nous regardant du coin de l’œil. J’ai été informé depuis d’une assez bonne autorité que c’était un policier. Le lendemain j’ai repris ce qui parait être mon organe favori, le Chronicle, le matin et j’ai vu que mon intervention était qualifiée d’une façon plutôt acerbe, et j’ai vu cette phrase surtout qui m’a révolté : que lorsque j’eus demandé aux gens de se disperser et que je leur ai dit qu’il n’y aurait pas de troupes le lendemain dans les rues, que la population honnête de Québec, avait été stupéfiée — dumbfounded. J’ai immédiatement téléphoné à M. Pentland que je sais être un des directeurs du Chronicle — je lui ai demandé une entrevue et je lui ai dit : Nous cherchons l’apaisement — je lui ai raconté ce qui s’était passé — et je lui ai dit : Je crois que le compte rendu de votre Journal n’est pas de nature à amener l’apaisement à Québec. Pour moi je crois que l’affaire est finie mais on est en train de jeter de l’huile sur le feu. Ensuite j’ai téléphoné à Son Honneur Le Maire Lavigueur et je me suis rendu chez lui.