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évidemment, ça ne fera pas disparaître la conscription — vous savez ce que j’en pense : C’est une loi maudite, je l’ai combattue et je la combattrai encore par tous les moyens constitutionnels, mais la lutte doit se faire à Ottawa. C’est à vous autres de demander à ceux qui sont élus et qui se sont engagés de faire rappeler la loi — c’est à eux que vous devez vous adresser, et xxxce n’est pas par des émeutes que vous obtiendrez le rappel. Maintenant je vous demande une chose ce soir avant de partir : Je vous demande votre parole d’honneur de vous disperser, d’être paisible et de vous fier à l’honneur du Gouvernement que je représente. On a acclamé mes paroles. Je suis descendu et on a voulu me reconduire au Chateau en triomphe. Je leur ai dit : Non, allez-vous en chez-vous, tenez la parole que vous m’avez donnée — et je l’avais fait répéter par la foule plusieurs fois — et je vas monter au Chateau rendre compte de ma mission. J’ai pris le tramway de la rue de la Couronne et je suis monté au Chateau et je suis immédiatement allé à la chambre du Colonel Machin qui était là avec le Colonel Carruthers et mon ami Taschereau.


Q. Avant de laisser le Marché Jacques Cartier leur avez-vous dit que votre intention était de tenir une assemblée le lendemain soir ?


R. On m’a demandé : Quand aurons-nous une réponse ? J’ai dit : Nous devrons l’avoir immédiatement — vous verrez demain les troupes ne seront pas là. J’ai dit : Maintenant si on me tient pas parole, je