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Je leur ai fait signe d’arrêter et je leur ai demandé où ils allaient. Ils m’ont dit qu’ils s’en allaient à la Basse-Ville. Je leur ai dit : Vous allez être écrasés par la troupe. Je sais qu’on va tirer sur vous et vous allez être écrasés. Mes remarques ont paru leur faire plus ou moins d’impressions. La réponse a été à peu près de me mêler de mes affaires. Alors j’ai insisté et pendant ce temps là il est venu beaucoup plus de monde. J’ai commencé à parler à ce petit groupe sans grand succès. J’ai entendu sur le trottoir un coup de sifflets ou deux, et il y a des gens qui ont crié : On va continuer, occupons-nous pas de lui — et des choses à peu près semblables. Alors je leur ai dit : Vous me connaissez — je me suis nommé — vous connaissez quelles sont mes opinions, quels sont mes sentiments, vous allez être écrasés et il va y avoir beaucoup de sang versé, — vous n’êtes pas en force de rencontrer les troupes, vous n’avez pas d’armes. Ils ont dit : On va en chercher. Je dis : Avant que vous ayez des armes, vous serez probablement tous tués. Pendant ce temps il s’était fait un cercle assez considérable autour de moi, un groupe assez considérable — il devait y avoir autour de moi à peu près deux ou trois cents personnes. J’ai commencé à raisonner avec eux. Je leur ai dit : Je suis ici en mission. Je viens de la part des autorités, je sais ce que vous demandez — on va retirer les détectives dont vous vo s plaignez et dexxxixx demain les tr upes ne