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voir le général Landry et je lui ai dit : Général, je viens de voir le Colonel Machin — et je l’ai mis en peu de mots au courant de la situation. Je désirerais savoir où était le gros de l’émeute pour aller à la rencontre des émeutiers. Il m’a dit que les émeutiers venaient d’attaquer le magasin de Samson et Filion. Il dit : Ils doivent aller au Mechanics Supply à la Basse-Ville par la rue St. Paul. Si vous descendez la Côte de la Montagne et si vous prenez les rues St. Pierre et St. Paul vous les rencontrerez probablement le long du chemin. Alors le Général Landry qui paraissait très occupé — il a dit je crois dans son témoignage que je lui avais demandé quelqu’un pour l’accompagner — si ma mémoire est fidèle je lui ai demandé un cheval parce que je trouvais la route un peu longue, et je pensais que je pourrais peut-être dominer la foule si j’étais obligé de parler à la foule. Il m’a dit qu’il n’en avait pas. Je suis descendu par la Côte de la Montagne et j’ai pris la rue St. Pierre à pieds. Il n’y avait personne, c’était très calme. Devant le Mechanics Supply j’ai vu deux sergents de la paix municipaux. Je leur ai parlé et ils m’ont dit que tout était tranquille. J’ai continué par la rue St. Paul, et un peu passé la gare du Palais, — avant la gare du Palais, à peu près vis-à-vis la rue Lacroix j’ai rencontré ce qui m’a paru être à peu près l’avant garde de l’émeute. Ils paraissaient être à peu près une trentaine qui s’en venaient sur le trottoir. Il paraissait y avoir surtout des gens et de tous jeunes gens.