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Témoignage d’Armand Lavergne, avocat[1]


ARMAND LAVERGNE.



ARMAND LAVERGNE, de la cité de Québec, avocat, âgé de trente huit ans, étant dûment assermenté sur les Saints Évangiles dépose ainsi qu’il suit :

INTERROGÉ par le Coroner.


Q. Voulez-vous dire aux jurés M. Lavergne, ce que vous connaissez des évènements de la semaine dernière, c’est-à-dire l’émeute et la part que vous pouvez y avoir pris vous-même soit dans une entrevue auprès des autorités militaires ou autrement ?


R. Vous désirez que je raconte tout ce que j’en sais ?


Q. Oui ?


R. La première nouvelle que j’en ai eu, c’est vendredi matin en lisant le Chronicle. J’ai lu que des officiers de la Police Fédérale avaient été assaillis. Je n’en n’ai pas été surpris, étant donné que je savais par une certaine expérience que j’avais eue dans les causes d’exemptions que toutes espèces d’injustices avaient été commises : des individus dont je peux citer les noms avaient demandé leur exemption, leur cause était pendante et ils avaient été arrêtés, enrôlés et envoyés au front malgré mes avertissements.


Le Major Barclay. — Envoyés au front ?


R. Oui.


Le Major Barclay. — Donnez les noms ?


R. Eugène Carbonneau, Edmond Buteau, Pierre Gagnon et Arthur Boutet. Même dans la cause de Pierre Gagnon qui est venu devant le juge, il n’a pas

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