dans leurs journaux. Je comprends qu’ils peuvent exercer le privilège qu’ils ont d’écourter la preuve autant qu’ils le veulent, mais au moins ils ne doivent pas y ajouter. Ils savent quelle est la rigueur de la loi à laquelle ils s’exposent s’ils ajoutent quelque chose à ce qui se passe à l’enquête. Quant à écourter la preuve, ils en prennent la responsabilité.
M. Picher. — Ce sont nos concitoyens, ces gens qui représentent nos journaux, ― nous, nous sommes des pères de famille qui remplissons nos devoirs au meilleur de notre connaissance.
Le Coroner. — Je tiens à ce que les Jurés soient bien traités.
M. Picher. — Nous pouvons faire erreur, parce que nous sommes des gens du peuple. Nous n’avons pas le privilège de représenter ce que ces gens là représentent ― nous avons seulement notre pauvre instruction, et nous avons un devoir à remplir et nous voulons remplir ce devoir là.
Mtre. Lavergne. — C’est une règle bien établie devant les Cours qu’on ne doit pas commenter une cause pendante.
Le Coroner. — C’est bien compris.
Mtre. Lavergne. — Si la preuve est illégale ce n’est pas l’Évènement qui doit juger cela.
Le Coroner. — Ce n’est pas l’Évènement qui le dit ― Il le fait dire par le Major Barclay.
Le Major Barclay. — J’ai fait objection à cette preuve comme illégale et je le pense encore.
Le Coroner. — Question d’opinion.