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Ces hommes du Nord que les évêques de France avaient essayé de convertir, et qui avaient été refoulés tant de fois au-delà de l’Elbe, fondent vers l’an 825, sur ces contrées, brûlent les villes et égorgent les populations. Les églises, les abbayes qui se trouvent sur leur passage sont réduites en cendres. En 880, ils prennent et saccagent presque toutes les villes de Flandre, principalement Arras, Tournai et Comines [1].

Le spectacle que présentait cette contrée à la fin du IXe siècle était bien triste. On n’y trouvait plus, dit M. Kervyn de Lettenhove, que des villes ruinées, des églises renversées, des campagnes stériles où se réunissaient quelques flamands fugitifs et quelques familles ménapiennes que le fer et la flamme des ennemis avaient épargnés.

Après ces grands troubles, le pays fut assez tranquille pendant un siècle. La religion prit de nouveaux développements, et le nombre des églises augmenta considérablement.

Mais vers la fin du Xe siècle, de nouveaux désordres éclatèrent dans la Flandre. Les ducs, les comtes se font entr’eux la guerre, et tyrannisent les peuples. Ceux-ci

  1. Buzelin. La terreur qu’inspiraient les Normands était telle, qu’il y eut longtemps dans les litanies un verset ainsi conçu : A furore Northmannorum, libera nos Domine. De la fureur des Normands, délivrez-nous, Seigneur.