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Ces prêtres, commis à la garde de ces saintes reliques, devaient remplir toutes les fonctions du saint ministère, et faire l’office de curé. Quelques auteurs croient que saint Eloi, qui puisait à pleines mains dans les trésors de Dagobert, a doté lui-même cette communauté de prêtres comme il avait fait à Seclin [1] pour le corps de saint Piat.

C’est à cette époque, c’est-à-dire au VIIe siècle, que partout dans ces contrées s’élèvent des maisons religieuses qui seront des foyers de vertus et de civilisation. « Les premières prédications de nos missionnaires avaient bien obtenu quelques succès [2], mais il ne faut pas se faire illusion. Quelle que fût la grâce miraculeuse attachée aux paroles et aux actes des Piat, des Chrysole, des Vaast, des Géri, cette grâce n’eut d’abord que des résultats partiels. L’apostolat évangélique commencé par le sacerdoce individuel, devait se compléter par le sacerdoce d’association. La force des choses, ou pour parler plus juste, la gloire de Dieu appelait les institutions monastiques.

Cinquante ans avaient suffi pour abattre le paganisme, il fallut près de deux siècles pour détruire la barbarie des mœurs ; les moines missionnaires y parvinrent [3]. »

  1. Hist. de Tournai, 11, 73, par Cousin.
  2. Cameracum chrislianum de M. Le Glay, p. 9.
  3. Cameracum chrislianum de M. Le Glay.