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de la Restauration et de Louis-Philippe. Dans ce temps-là, on croyait encore que, comme l’autorité faisait le mal, elle pouvait aussi faire le bien. C’est aux sociétés libérales d’alors qu’ils empruntèrent leur argot doctrinaire ; c’est là qu’ils s’habituèrent à prendre la question à rebours, à concevoir ces sociétés d’une seule pièce, dans lesquelles l’individu n’est compté pour rien ; c’est là qu’ils s’imaginèrent que la force peut implanter une idée.

Nous voyons trop clairement la tendance de vos Césars à constituer, sur le peuple et en dehors de lui, l’autorité de leurs personnes, pour gémir comme vous de leurs divisions ; nous nous en réjouissons, au contraire, car nous savons que leur pouvoir divisé périra.

Vous ne voulez donc pas le voir ? Depuis 48, il s’est fait dans les esprits une révolution immense. On le sait : comme révélateur, l’homme ne va jamais trop loin ; comme gouvernant, il ne peut réaliser, le lendemain d’une victoire, que les idées répandues par la propagande. Comme idée, le révélateur force la main aux sociétés ; comme action, les sociétés forcent la main aux gouvernants.

Pour nous, que le sort a faits fils de la bourgeoisie française, — que notre choix libre et raisonné a rendus enfants de l’humanité ;

Pour nous, que le hasard des temps, et le milieu dans lequel nous vivions, fit républicains, — que l’examen et l’étude rendirent révolutionnaires, nous vous disons :

Le temps des litanies est passé. Regardez plutôt, vous qui êtes en scène, vous ne recueillez pas un bravo ; vous en êtes réduits à payer des claqueurs ; le public est las de vos passes d’acrobates ; de votre Comité démocratique eu-