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Que M. Mazzini est Italien et européen-aristocrate et démagogue — papiste et anti-papiste — conventionnel et constitutionnel — an-archiste et monarchiste — qu’il n’a pas agi en Savoie — qu’il n’a pas agi à Milan — qu’il n’a pas agi à Rome — qu’il n’agira jamais — qu’il ne commande à personne — qu’il ne dirige rien — qu’il n’a pas un fil de conspiration dans les mains — que toute sa tactique consiste à s’envelopper de mystère, à se transporter incognito d’un point de l’Europe à l’autre, — à revêtir tous les déguisements — à mettre sur les dents tous les facteurs de l’Europe — à faire croire enfin à tout le monde et à lui-même qu’il conspire.

Qui donc ignorait cela ?…

Que M. Ledru-Rollin, le plus beau des Césars, se serait pendu plutôt que de ne pas prendre part à ce grand assaut où se sont empoignées toutes les illustrations démocratiques contemporaines ; qu’il y est arrivé, comme d’habitude, bien portant, rempli de bonne volonté, suant, soufflant, hors d’haleine, commandant l’attention par son port majestueux, imposant silence de sa voix de tonnerre, et laissant tomber de dessous sa moustache ces sacramentelles paroles : « Nos pères de la Convention étaient de fameux gaillards ! Aimez, relisez, bénissez, adorez et divinisez nos pères de la Convention ! Ce sont eux qui découvrirent cette pensée sublime : « Unissez-vous tous pour sauver la République. Frères !!! que ces mots qui renferment à la fois une expiation et une espérance, demeurent sans cesse présents à notre esprit ; qu’ils soient l’invocation du matin, l’inspiration de la journée, la méditation du soir ; que chaque bouche les