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Espagne, se laissa traîner par elle sous les remparts d’Alger.

— Par Louis-Philippe, le marchand ! sous lequel elle fit les ridicules expéditions d’Anvers et d’Ancône, pendant qu’elle assistait immobile à l’exécution de la Pologne ; sous lequel elle persista dans cette conquête impie de l’Afrique, opprobre du XIXe siècle, qui n’a d’égal que l’empoisonnement de la Chine et le pillage organisé des deux Indes.

— Par le gouvernement provisoire ! avec lequel elle renia la liberté partout.

— Par Bonaparte ! qui la conduisit à Rome relever le Saint-Père, à la force des baïonnettes.

Nous ne voyons pas sa mission comme vous. Il y a en France une minorité opposante qui a pour génie l’expansion, un immense besoin de sociabilité et d’amour, et qui entraînera forcément la nation à se perdre dans le sein de l’humanité.

Voyez partout : ce n’est pas la France qu’on admire ; elle est ravalée, méprisée même pour tous les crimes que nous venons d’énumérer. Ce sont ses manières, ses idées, ses créations de luxe et d’art qui s’infiltrent et se naturalisent dans toutes les parties du monde ; c’est sa langue qu’on parle à Saint-Pétersbourg comme à Rome et qu’adopte M. Mazzini lui-même. Tout cela est propagé par des efforts et des talents individuels.

Convenez-en donc, le corps de la nation se dissout ; son esprit seul plane. C’est le fleuve qui se perd dans l’immensité de la mer.

Avant un siècle, il n’y aura plus de nation française ; sur ses cendres aura grandi l’humanité.