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Garibaldi, de Virgile à Pindemonte, de Michel-Ange à Canova ! Patrie des guerriers, des sages, des artistes, des grands proscrits, des grands prophètes ! Terre des Apennins, de la louve-nourrice, du lion de Saint-Marc et des aigles romaines ! Sol fécond, bienheureux, où croissent les forêts, les moissons et les pampres ; que les Alpes et la Méditerrannée bercent dans leurs grands bras ! Italie qui renfermes Naples, Venise, Florence, Milan et Rome, mère des grandes républiques et des empires fameux, ô la plus malheureuse, la plus éprouvée des nations-martyres, sanglante arène où les hordes du Nord partageaient leur butin ! !

574 Ah secoue ta torpeur, brise tes chaînes, relève-toi ! Souffle sur les cendres de ta gloire qui vont se refroidir comme les vagues des océans ! À la main ton épée ! À la main ton pinceau ! Rends-nous les chants du Dante et de l’Ariosto ! À la mer tes gondoles ! À la mer tes vaisseaux ! Découvre-nous des mondes, mondes de la pensée, mondes de la matière ! En avant ! En avant ! c’est pour l’Humanité !


Moi je sais, Italie, quelles destinées sublimes l’Avenir te réserve :

Ta splendeur future sera plus grande encore que ta splendeur passée. Tu ne brilleras plus dans la guerre, et quand fouillant ton sol, le laboureur trouvera des débris d’armes, il en fera des jouets pour ses enfants ou des décors pour ses théâtres.

Mais ta langue sera parlée par tous les artistes