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phes, leurs préfets et gendarmes sont les gardes et chiens de meute de l’empereur des Français ; il les fait inspecter, surveiller, réprimander, dégrader ou décorer par ses ambassadeurs, consuls et espions. Le hideux décembraillard mène l’Occident décrépit à la pointe de son gourdin.

Tayaut ! Tayaut ! L’Empereur chasse.

Avant peu, l’honnête citoyen de Thurgovie, le célèbre policeman de Londres fera décréter l’extradition des proscrits politiques comme droit international d’Occident, et mesure de salut pour la Civilisation. Ce sera le dernier, le plus lâche des délires enfantés par cette ignoble orgie. Ce sera le glas de mort de Badinguet-le-Mystérieux et de sa bande joyeuse ! — Ce qui est écrit est écrit. —

Tayaut ! Tayaut ! L’Empereur chasse.


S’ils n’étaient que des hommes ! Si, dans cette société de corps-de-garde, au milieu de ces saturnales dégradantes, ne se trouvait pas une femme, une enfant de Madrid dorée par le soleil !

Que la Laideur célèbre des vertus du Crime ; que Napoléon III et Robespierre conduisent eux-mêmes leurs chars de triomphe : passe encore. Mais qu’ils fassent partager à des femmes le mépris dont on les poursuit ; qu’ils chargent des têtes gracieuses du lourd diadème des tyrannies criminelles ; qu’ils les sacrent impératrices ou déesses de la Liberté ; qu’ils les fassent monter à leur gauche sur un trône sanglant : voilà le hideux de la Terreur !

Pauvre siècle, celui dans lequel les plus belles