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tée, je vous crierais : vous n’avez jamais éprouvé quels affreux vertiges donnent les inspirations les plus sublimes. Vous êtes trop bêtes pour jamais devenir fous, vous êtes trop calculateurs pour soigner et honorer, comme font les Turcs, ceux qui le deviennent à force de travail. — Chacun chez soi, chacun pour soi ! Les sociétés actuelles ne savent rien faire autre chose que d’achever leurs malades !


Ce n’est pas l’embarras. Il y a par le monde tant de bourgeois qui croient parole de police comme article d’Évangile ! Puis, cette nôtre époque est tellement gonflée d’insipides bavardages, la 552 grande diplomatie est devenue quelque chose de si parfaitement identique aux commérages des portières du Marais !

… Que plus est invraisemblable et stupide un bruit répandu, plus vite il fait son chemin à travers tout ce monde cancanier !

… À tel point que bon nombre de gens honnêtes et modérés comme gardes nationaux, mais bornés comme esturgeons, qui jamais ne m’ont vu ni entendu, vous affirment très sérieusement et d’après les renseignements les plus positifs que j’ai la barbe rouge, des griffes au bout des ongles, la malheureuse passion de dévorer les petits enfants, et que je suis fou à lier !

Qu’y faire ! Fumer, cracher et les laisser dire ; me renfermer dans la persévérance que donnent d’inébranlables convictions, et travailler sans re-