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nateurs, les nobles et les riches, n’en êtes-vous pas, dites, classes contribuables et souffrantes ? Ne trouvez-vous pas que ces créations et ces gloires sont très essentielles à votre bien-être ? Quant à moi qui n’aime pas me ranger à l’opinion de tous, je ne vois en ceci qu’un amer résultat : c’est que sarde, anglais, français, russe ou turc, protestant ou catholique, serf ou constitutionnel, le troupeau du peuple est toujours tondu, d’autant plus ras tondu qu’il est divisé par fractions plus petites !…




474 Et sur qui retombe définitivement tout le poids de ces lourdes intrigues, toute la peine des fautes commises ? Hélas ! sur celui qui n’y est pour rien, sur qui n’a pas eu voix au conseil, sur le plus accablé déjà, sur le prolétaire ! Hélas ! Malheur à lui dans les villes où les patrons peuvent faire les pauvres !

Écoutez bien ce qui se passe à Turin :

La production est une ruine pour les trois quarts des entrepreneurs, pour l’autre quart une végétation misérable, pour trois ou quatre seulement le point de départ de fortunes rapides et colossales ; pour les ouvriers elle est un véritable massacre des innocents !

Le patron fabriquant fort peu, lentement et mal trouve son avantage à tirer de l’étranger des produits tout faits. De là deux conséquences : la première, qu’il fait peu travailler ; la seconde, que