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je ; c’est l’âge fatidique où la Santé se retire des miens. Alors, ils languissent pendant quelque temps dans des angoisses indescriptibles. Puis la Nature charitable leur envoie le sommeil des morts ou le délire des fous » (t. III, p. 44) ; et ailleurs : « La voilà donc, ma part dans cette vie, ma propriété par héritage, la Maladie ! Cela valait bien la peine de séparer votre cause de la cause commune, générations privilégiées dont je suis descendu » (Ib., p. 47). Je ne sais pas à qui il fait allusion, ses parents ayant joui d’une longévité remarquable, mais il a peut-être établi sa propre diagnose avec un sang-froid et une précision terribles. Sa destinée fut-elle d’être abattu, terrassé par une maladie cérébrale ou nerveuse qui, sans le tuer, ne lui laissa plus assez de forces pour vaincre les difficultés extérieures qui s’opposaient à la publication de ses écrits, et que des moyens financiers plus restreints, une pression plus forte venue de la femme ou de la famille, le découragement ou un peu d’apaisement, que sais-je ? avaient peut-être augmentées ?

On peut encorde se figurer qu’après avoir trouvé, en composant les Jours d’Exil, le véritable genre littéraire qui lui convenait, Cœurderoy n’ait plus voulu écrire des ouvrages plus systématiques. Les parties inédites des Jours d’Exil sur la Suisse et Londres en 1851 et 1852 ne le satisfaisaient peut-être plus en 1856, et elles auraient en effet