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XXII


« Quand je dis : mon lit me soulagera, ma
couche emportera quelque chose de ma peine ;
» Alors tu m’étonnes par des songes et tu
me troubles par des visions.
» C’est pourquoi je choisirais d’être étranglé
et de mourir plutôt que de conserver mes os.
» Je suis ennuyé de la vie, et je ne vivrai
pas toujours. »
Livre de Job.


448 Qu’on m’apporte une bière, une bière et un linceul ! — Je suis le fiancé de la Mort ! !

Une belle bière à clous dorés ! Un linceul aux larmes d’argent !

Je me coucherai dans la bière, je ceindrai le linceul autour de mes reins, comme une écharpe catalane !


Posez-moi sur le front la couronne d’immortelles et de noirs cyprès ! — Je suis le fiancé de la Mort ! !

En vérité, la belle couronne de gloire, que tu me tresses enfin, ô Poésie, ma mère ! J’avais rêvé celle de chêne ou de laurier-rose, ou tout au moins d’épines.

Soit ! Je prendrai les emblèmes qui me viennent. Aussi bien, je n’ai plus le temps d’en choisir d’autres.


Mettez-moi dans les mains de l’encens, de la myrrhe ! — Je suis le fiancé de la Mort ! !