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sier vainqueur dans cent batailles. Il se tient si droit qu’on le croirait vivant !

Il paraît éclatant comme un géant de lumière ; son épée resplendit comme le sillon de la foudre. Il s’élance contre Bucar et ses guerriers innombrables. Et le vent emporte, avec la poussière des chemins, les bataillons des Maures vaincus ! !

… Et le bon Cid, ce bon Cid glorieux, est couché sur un cénotaphe couvert de pourpre, frangé d’or. Et doña Chimena, sa fidèle compagne, lui fait de longs adieux sous les voûtes sonores de San-Pedro de Cardeña !

… Et plus de vingt rois sont venus de très loin, avec leurs reines, pour lui baiser les mains, à ce bon Cid tant honoré !

… Et les anges emportent son cœur sur la devise de son écu ;

Les petits enfants chantent :

« Montez, montez au ciel, petits anges de Dieu ! »




« Laissez venir à moi les petits enfants. »
Christ.


Et quand je les voyais passer, ces beaux petits enfants, conduisant un des leurs aux limites de l’empire des anges, je disais à leurs mères :

« Ah ! laissez-les venir à moi ; laissez-moi manger leurs cheveux et leurs joues ! Ils sont si beaux, si caressants, si bons ! Je les aime tant !