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gaîté contagieuse, ses facultés superficielles et critiques, diversifiées à l’infini, sa langue et ses manières devenues universelles, le rendront plus apte que tout autre à cette fonction d’intermédiaire entre le public et les artistes.

Les jeunes filles aux longs voiles blancs, aux mantilles précieuses, portant dans leurs cheveux des épingles d’or, les jeunes filles formeront des chœurs. Les jeunes garçons réciteront des vers. Les enfants heureux répandront des pétales de roses sous les pieds des visiteurs et feront brûler les essences odoriférantes dans des encensoirs aux chaînes d’argent.

Au frémissement des guitares, au roulement des castagnettes et des tambours de basque, aux salves mille fois répétées du canon, les Espagnols entreront dans le sanctuaire avec leurs costumes éclatants d’écarlate et de pierreries. Ole ! Ole !

Alors les voûtes s’empliront d’harmonie, les fresques s’animeront ; les têtes des anges, des héros, des artistes, des vierges, des Madeleines, des Vénus et des Minerves se pencheront vers les hommes pour les inspirer, leurs bouches parleront, leurs regards lanceront des éclairs. L’enthousiasme et le délire parcourront les foules émues, la terre et les cieux se pénétreront pour chanter les louanges des grands mortels !


Jours de gloire, de splendeur et d’amour… oh ! quand donc 426 paraîtrez-vous sur la terre consolée ? — La voix des songes me répond : quand