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ment d’après ce qu’elle entendait dire de lui, touchée, donc, de son sort de proscrit, s’apitoyant sur son isolement, admirant son talent. Mais une personne qui a connu de très près la famille Cœurderoy contredit cette version romanesque ; d’après son témoignage, M. Rampont, qui avait perdu la plus grande partie de sa fortune, était lié avec Cœurderoy père, et ce sont « les deux pères qui ont fait eux-mêmes le mariage ». Cœurderoy lui-même, dans la dédicace de la deuxième partie des Jours d’Exil (t. II, pp. III-VI) ; a présenté la chose de cette autre façon : la jeune fille vient à lui, le consolant dans les angoisses de son isolement, le ramenant à la vie et au bonheur ; elle est la future camarade de ses travaux et de ses aspirations ; ces pages expriment une vive sympathie pour M. et Mme Rampont qui lui confient leur fille.

Quoique la vérité vraie nous échappe sans doute, ces trois récits et d’autres données permettent peut-être les conclusions suivantes : Les parents de Cœurderoy, après ses publications, qu’ils jugeaient exaltées et inutiles, et la grave maladie de 1854-1855, auront voulu sauver leur fils par un mariage. Mais quelle famille du pays aurait envoyé sa fille en exil auprès d’un révolutionnaire aussi impénitent qu’Ernest Cœurderoy ? Le docteur Rampont, cependant, que son passé républicain plaçait également dans une