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vers ! Vous ne pouvez pas deviner les infinies émotions qu’on trouve à comparer le Petit au Grand, le Pauvre au Riche, la Maladie à la Santé, la Mort à la Naissance, le Cadavre à la Vie, l’Âme au Corps, la Terre au Firmament, et le Grillon à Dieu !


Et quand l’homme se réveille de ce travail inspiré, quand il lui faut reprendre pied sur terre, quand il doit sourire aux badauds de ce monde et presser sur son cœur la Réalité lourde… Oh ! c’est le Désespoir !

Alors il devient triste et concentré, d’un abord difficile, d’une parole hésitante, d’une froideur qui blesse. Il le sent et s’afflige. Son regard reste fixe ; il le promène autour de lui, comme s’il était hébété, comme s’il revenait d’un autre monde.

Que lui veulent tous ces hommes qui s’agitent et se passionnent pour des cartes et des constitutions, des vierges et des coureuses, des journalistes, des tribuns, des charlatans, des rois, des généraux au cœur d’argent ? Que lui fait tout ce bruit ? Qui sont tous ces insectes ? Oh ! que de langues grises chargées de médisances ! Que de hideuses plaies ! Que de physionomies stupides ! Oh ! les affreux poings serrés sous les tables, les dents noires qui 419 grincent, les lèvres écumantes, les baisers de Judas, les cœurs parjures, les yeux louches !… Que vous êtes laids, Civilisés !…

Loin du fou tout cela ! Lui vous défie, très sages hommes d’affaires, d’être jamais heureux de cœur,