Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/236

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Fou qui veut rester libre ! Fou qui veut rester vrai ! Fou qui veut rester juste ! Fou qui n’apprend pas catéchismes, programmes, et professions de foi ! Fou qui dit sa pensée ! »

… Sois fier, mon frère ! Ils t’ont dit fou ! !


» Fou le poète qui chante :

« Si demain, oubliant d’éclore,
Le jour manquait… Eh bien ! demain,
Quelque fou trouverait encore
Un flambeau pour le genre humain. »

… Sois fier ! Ils t’ont dit fou ! !

Oh ! qu’il me soit accordé dix ans seulement d’existence avec la folie de mon cœur !




V. — Sages, bien sages vous êtes en vérité. Messieurs de la canelle, du calicot, du brassard et du ruban d’honneur, Messieurs du journalisme, des partis, de la police, des académies et de l’Institut parlementaire des Sourds-Muets ! Ah ! très sages vous êtes, et les rêveurs, très fous ! !

Hommes du siècle, vaniteux et sceptiques, qui n’avez même plus la pudeur de respecter les morts… vers de terre et brins d’herbe dans l’univers immense : savez-vous qui est fou ? savez-vous qui est sage ? Qui de vous mesura jamais l’intervalle qui sépare le Génie de la Folie ? Qui de vous saurait distinguer le déclin rutilant de la Raison de son aurore splendide ?

Mangez, buvez, entretenez rose et fraîche votre