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à la fièvre des veilles, le Prolétaire à l’Ange, l’Homme à Dieu !

Et l’Ouvrier se reposera de ses conceptions fiévreuses au milieu des femmes et des enfants dont la fonction sociale est d’embellir la vie des hommes en les entourant de soins et de tendresses, en leur préparant des jours de joie, des nuits d’amour. — Hosannah ! !

… Et comme j’ai vu ce Ciel, chacun pourra le voir sur terre, avant un siècle !


L’artiste et le savant ne se consumeront plus dans la solitude et la misère. Ils ne seront plus affaissés sous les lourdes préoccupations de la vie quotidienne. Ils ne se traîneront plus aux suicides obscurs par la route sans fin de l’angoisse désespérée.

Non, mais ils développeront les aspirations de leurs âmes dans les immenses assemblées où tous les arts et toutes les sciences réuniront leurs chefs-d’œuvre, parmi les concerts célestes, les danses aériennes, les merveilles du luxe, les pompes et les délices de la vie.

Ils auront à profusion des livres, des peintures, des jardins, des sources jaillissantes. Pour les heures de travail des cabinets d’étude frais et silencieux. Pour les heures de paresse des chœurs bruyants, des évolutions, des représentations théâtrales, des bains de lait, des nuages d’encens, des groupes de houris dans les poses les plus voluptueuses ; renversées, couchées, parées, rêveuses,